Parcourir la Suisse en 1845 restait un exercice difficile. En publiant ses premiers feuillets cartographiques sur les régions de l’arc lémanique, le Pays d’en-haut et une partie de la vallée du Rhône, Guillaume-Henri Dufour ne se doutait pas du caractère inopportun de son initiative. A la fragilité politique et institutionnelle du pays s’ajoutaient les épidémies, les troubles ou encore les catastrophes naturelles qui interrompaient les voyages sur le sol européen pour un temps plus ou moins long. Si l’élan touristique, perceptible les guerres napoléoniennes achevées, se heurta à de nombreux obstacles, l’offre d’infrastructures routières et lacustres ainsi que de nouveaux lieux d’hébergement configurait un territoire peu à peu inséré dans une trame appelée à définir la Suisse touristique. Attentives à inscrire très précisément les contours de cette topographie, les cartes de Dufour dévoilaient les caractères indélébiles d’une activité qui se transformait presqu’imperceptiblement en industrie. Elles en montraient déjà la force et la fragilité.
Dans le livre du jubilé « Die Schweiz auf dem Messtisch. 175 Jahre Dufourkarte », sept articles passionnants sur la relation entre les cartes et l'histoire vous attendent.
Les commandes peuvent être passées ici.